Relay (unplugged), 2019

Sainabou Johm, Isabella Daffara, Amine Mazhoud, Mary Szydlowska

Lors de cette performance de plusieurs heures, un groupe de performeurs agite un drapeau noir. La constance du mouvement constitue une fascinante épreuve d’endurance. Le drapeau évolue d’un côté sur l’autre, entre espoir, résistance et impuissance. Chaque performeur contribue à maintenir le drapeau en mouvement, mais c’est avant tout l’effort collectif qui confère toute sa puissance à Relay.

L’oeuvre s’inspire des nombreuses protestations qui ont eu lieu récemment partout dans le monde, et en particulier de la « Czarny Protest » (protestation noire) en Pologne qui a amené des milliers de femmes à descendre dans la rue pour défendre leurs droits. Mais le drapeau noir n’est pas associé à un seul combat. C’est un puissant symbole qui permet aux populations de s’opposer à une situation.

Ula Sickle s’interroge sur les formes de protestation et d’opposition encore possibles aujourd’hui dans la société néolibérale où l’État-providence semble à bout et où le racisme structurel et la crise climatique s’imposent avec de plus en plus d’évidence. Pour agiter un drapeau, il ne faut qu’un seul individu. Le maintenir en mouvement relève, selon l’artiste, de la responsabilité collective.
 

Numéro 32 sur le plan du parc.